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Le karaté Shotokan


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Le karaté Shotokan


L'héritage de Funakoshi

Il est impossible de retracer l'histoire du karaté et de son évolution sans parler de la vie de celui qui est considéré comme le fondateur du karaté moderne : Gichin Funakoshi. Funakoshi est né en 1868 à Shuri, sur l'île d'Okinawa. Étant un enfant frêle, son père tient à ce qu'il s'entraîne aux arts martiaux afin qu'il développe vigueur et endurance. C'est donc vers l'âge de 15 ans que Funakoshi débute la pratique de l'Okinawa-te sous la supervision de son maître d'école, le fils de maître Azato, avec qui il s'entraînera par la suite. Même s'il n'est plus nécessaire de garder le secret à cette époque, la tradition est toujours profondément ancrée dans les mentalités. Les entraînements ont donc lieu la nuit, loin des regards indiscrets.

L'enseignement de maître Azato suit le vieux précepte : un kata en trois ans. Aussi, son élève doit répéter le même kata des centaines de fois. Ce type d'entraînement apporte exaspération et humiliation à Funakoshi. Ce dernier retiendra de maître Azato l'esprit de la pratique et le côté austère de la répétition.

Plus tard, Funakoshi rencontre Itosu, compagnon d'entraînement d'Azato, sous la tutelle de Matsumura. Itosu a été le premier à introduire la pratique de l'Okinawa-te dans les programmes d'éducation physique des écoles de l'île d'Okinawa vers 1902. Maître Itosu trouve les katas anciens trop longs et trop complexes pour les étudiants. C'est pourquoi en 1907, alors âgé de 77 ans, il les simplifie en créant les cinq Pinan qui deviendront plus tard les cinq Heian. Ces katas sont élaborés à partir des formes et des sensations de Kanku, Bassai, Gankaku et Jion. De maître Itosu provient toute la technique qui fera l'objet de l'enseignement de Funakoshi.

En 1906, Funakoshi participe à la première démonstration de l'Okinawa-te à Okinawa. Cette démonstration a eu lieu devant des administrateurs japonais et des représentants de la Marine Impériale. Funakoshi prend également part à une démonstration en 1916 à Kyoto. Cependant, ce n'est qu'en mai 1922 qu'il effectue au Butokukai de Tokyo la démonstration qui popularisera réellement le karaté. Il est alors âgé de 53 ans. Il avait été choisi parmi d'autres experts de l'époque pour effectuer cette démonstration en raison de ses qualités intellectuelles et de sa grande culture. Ce choix s'est avéré judicieux puisqu'il ne s'est pas contenté de démontrer ses techniques, il les a également expliquées et commentées.

En novembre 1922, à la demande de ses élèves japonais, désireux d'avoir des références, Funakoshi publie son premier ouvrage intitulé : Ryu Kyu Kenpo Karaté, rompant ainsi avec la vielle tradition de l'enseignement oral. Sur la couverture de cet ouvrage se trouve le tigre, emblème du Shotokan tel qu'il est connu aujourd'hui, dessiné par un des élèves du maître, Kosugi Hoan. Ce texte regroupe principalement des considérations historiques et philosophiques, mais il est détruit en 1923 dans l'incendie provoqué par le grand tremblement de terre de Kanto qui a dévasté Tokyo et les environs. Une édition remaniée est publiée en 1925, Rentan Goshin Karate Jutsu. C'est cette même année que Funakoshi, devant la montée du nationalisme et du racisme envers la Chine, remplace les idéogrammes de main chinoise qui étaient jusqu'alors rattachés au karaté pour leur préférer main vide. En utilisant la terminologie japonaise, il souhaite également rendre plus accessible son art au public japonais. Vers 1929, il modifie encore les termes, passant de karaté jutsu à karaté-do. Enfin, en 1935, Funakoshi publie Karate-do Kyohan dans lequel il décrit tous les katas tels qu'il les conçoit et les enseigne.

Les débuts de l'enseignement au Japon

C'est surtout dans les universités japonaises que le maître d'Okinawa popularise son art. Il ouvre son premier dojo universitaire en 1924 à Keio, puis un deuxième en 1926 à Ichiko (Université de Tokyo). Il ouvre ensuite trois dojos en 1927 à Waseda, à Shodai et à Takushoku, où il enseignera entre autres à Masatoshi Nakayama à partir de 1932, ainsi qu'à Teruyuki Okazaki à compter de 1947. C'est à la suite de l'ouverture de ces dojos que se développe réellement l'enseignement du karaté. Funakoshi adopte alors une démarche moderne, à l'encontre des anciens, puisque c'est lui qui se déplace d'un dojo à l'autre plutôt que ce soit ses élèves qui viennent le rencontrer. C'est également à cette époque qu'il instaure une échelle de grades utilisant les kyu et les dan, inspirée du judo.

En 1935, il débute la construction d'un dojo privé à Tokyo. Celui-ci sera complété en 1936. Ce dojo devient connu sous le nom Shotokan. Ce nom vient du pseudonyme sous lequel Funakoshi écrit ses poèmes « Shoto» qui signifie ondulation des pins sous le vent et " kan " qui signifie école). Malheureusement, le dojo est détruit lors des bombardements américains de 1944-1945. Il est par contre reconstruit grâce à la solidarité de certains de ses élèves.

En 1949 est fondée la " Nippon Karate Kyokai ", Association japonaise de karaté (JKA), dans laquelle Funakoshi occupe le poste d'instructeur et président d'honneur vu son âge avancé. Après avoir popularisé l'art du karaté-do d'Okinawa auprès des japonais,

Funakoshi meurt le 26 avril 1957. Il a formé plusieurs bons karatékas. Masatoshi Nakayama et Teruyuki Okazaki sont devenus des héritiers de son art. Ils ont poursuivi son œuvre en propageant l'enseignement du karaté à l'extérieur du Japon. C'est d'ailleurs l'arrivée de Nakayama à la tête de la JKA qui marquera les débuts de la propagation internationale du karaté-do.

Masatoshi Nakayama

Masatoshi Nakayama est né le 6 avril 1913 à Tokyo. Descendant d'une lignée de samouraïs, il est initié très jeune au kendo. Il débute également le judo dès l'âge de 10 ans.

Nakayama rencontre Funakoshi en 1932 à l'université de Takushoku où il débute des études de Chinois. La pratique est encore assez restreinte à cette époque. Il est immédiatement séduit par le karaté-do et le pratique assidûment sous la tutelle de Funakoshi jusqu'à la fin de ses études en 1937. Il part alors en Chine en qualité d'interprète et ne rentre au Japon qu'en 1946, dans un pays dévasté par la guerre.

Pendant son séjour en Chine, Nakayama continue de perfectionner son karaté et il s'intéresse à différents styles de combat chinois. Une grande partie des modifications qu'il apporte aux katas par la suite est influencée par ce séjour en Chine.

En 1949, Nakayama, alors âgé de 36 ans, élabore le programme technique et l'organisation de la toute nouvelle Association japonaise de karaté (JKA).

Suite à quelques querelles et rivalités concernant l'orientation du Shotokan, notamment en ce qui concerne les assauts libres de Jiyu Kumite et la notion de compétition sportive arbitrée, plusieurs anciens partent ou démissionnent en 1953-1954, laissant Nakayama seul à la tête de la JKA en 1955. Il avait, en 1951, introduit le Jiyu Kumite lors des passages de grades.

Dès 1954, il travaille au développement du karaté par le biais de la compétition. Maître Funakoshi n'était pas du tout d'accord au début, mais Nakayama réussit à le convaincre que les tournois étaient la meilleure façon de présenter le karaté au public. Assisté par Teruyuki Okazaki, il structure les concepts et les règlements de compétition, qui sont d'ailleurs encore utilisés aujourd'hui. Il attend cependant le décès de maître Funakoshi pour organiser, en octobre 1957, les premiers Championnats du Japon, remportés par Hirokazu Kanazawa. L'événement fut un succès.

À partir de cette époque, la JKA forme et envoie des instructeurs professionnels hautement qualifiés partout à travers le monde. En Amérique, c'est à Teruyuki Okazaki qu'est confié, en 1961, la tâche de faire connaître l'enseignement de maître Funakoshi. Cette même année, Nakayama porte à 8 le nombre de dan en vigueur. Funakoshi de son vivant n'a jamais octroyé de grade supérieur à 5e dan.

En 1965, Nakayama publie Dynamic Karate, un traité écrit après de longues réflexions sur de nouvelles méthodes d'enseignement du karaté, inspirées par ses connaissances en biomécanique. Ce texte analyse en détail la théorie des postures, l'utilisation des hanches et l'équilibre, en plus de nombreuses techniques d'attaques et de défenses.

En 1977, le premier Best Karate est édité, et la série de onze volumes est complétée en douze ans. Ces ouvrages comportent de nombreuses photographies des meilleurs instructeurs de la JKA démontrant les techniques de base, des applications et des stratégies de kumite, ainsi que plusieurs katas.

Nakayama meurt le 14 avril 1987, à l'âge de 74 ans. Jusqu'à sa mort, il a voyagé outre-mer afin d'enseigner et de transmettre l'essence du karaté dans le monde entier.

Frank Woon-A-Tai

Frank Woon-A-Tai, 8e dan, est né en Guyane en 1950 et a commencé à s’entraîner en 1964. Il détient un baccalauréat en histoire et études japonaises de l’Université de Toronto. En janvier 2011, il a démissionné comme président et directeur technique d’ISKF Canada, et comme co vice-président du comité technique d’ISKF pour créer l’International Karate Daigaku (IKD), une organisation qui compte plus de 80 dojos dans plusieurs pays. L’IKD a entrepris ses activités dans trois régions : au Canada, dans les Caraïbes et en Amérique du Sud, et devrait se développer rapidement dans le reste du monde.

Maître Woon-A-Tai est Kancho (fondateur) et Shuseki Shihan (instructeur en chef) de l’IKD. Tout au long de son illustre carrière, il a agi comme premier président du Caribbean Karate College et comme instructeur en chef de la Jamaïque de 1976 à 1980. Il est fondateur et instructeur en chef de la JKA/ISKF de Guyane, et du Guyana Karate College. Il a fondé la Toronto JKA en 1981 et est actuellement président et instructeur en chef du Toronto Karate Daigaku, de l’Ontario Karate College, d’IKD Ontario et d’IKD Canada.

Masquer En savoir plus... Après avoir étudié le karaté au Japon au début des années 70, il a continué, jusqu’à récemment, à s’entraîner sous la direction de maître Teruyuki Okazaki, 10e dan, pendant 40 ans. Il s’est également entraîné avec les maîtres suivants : Yutaka Yaguchi, 9e dan, Hidetaka Nishiyama, 10e dan, et le renommé Masatoshi Nakayama, 10e dan – tous des légendes de la JKA. Il considère Anthony Gomes comme son mentor administratif. Les deux se sont rencontrés à la fin des années 60 en Guyane et grâce aux efforts d’Anthony, il est déménagé en Jamaïque.

Maître Woon-A-Tai a été le premier Canadien/Guyanais diplômé du cours d’instructeur de la JKA/ISKF et a remporté le titre de champion panaméricain en kata en 1978 à Montréal. Il est récipiendaire de la Médaille du service national de la Guyane française, en reconnaissance de plus de vingt-cinq années de service au karaté dans ce pays. En 2005, il a été intronisé au Hall d’honneur d’ISKF Canada. En 2009, il a reçu le prix du maire de Georgetown en reconnaissance des services consacrés tout au long de sa vie à la jeunesse en Guyane. Il a réalisé deux DVD : Eclipse of Life (1997) et Soul of Kata (2000).

Un instructeur dévoué, il a produit des champions de karaté à l’échelle régionale, nationale, panaméricaine et mondiale, qui détiennent tous un bilan de compétition exceptionnel. Il a été l’hôte de la prestigieuse Shoto Cup ISKF mondiale en 2008 à Toronto et du 11e championnat panaméricain d’ISKF en Guyane en 2010. Cet événement accueillait Son Excellence le président Bharrat Jagdeo et a été coparrainé par le gouvernement de la Guyane. Dans le cadre du même événement Son Honneur, le maire de Georgetown, Hamilton Green, remettait la « clé de la Ville » à maître Okazaki.

Maître Woon-A-Tai a obtenu sa ceinture noire en 1971 de la Japan Karate Association à Tokyo et son 8e dan de maîtres Okazaki et Yaguchi en 2008. Il a, par la même occasion, obtenu ses licences d’instructeur classe A, d’examinateur classe A et de juge classe A. À son tour, il a produit des milliers d’élèves ceintures noires, de 1er à 7e dan, ainsi que plusieurs instructeurs, examinateurs et juges internationaux.

Il se concentre principalement sur la promotion du karaté traditionnel dans sa forme la plus pure, mais adaptée au XXIe siècle.

 

L'INTERNATIONAL KARATE DAIGAKU (IKD)

L'IKD est une organisation internationale dont l'enseignement suit la tradition des Maîtres Funakoshi et Nakayama qui ont propulsé le karaté à un niveau international. Maître Funakoshi voyait le karaté comme un art grandissant avec le savoir. L'IKD va au delà de ce principe en incorporant l'aspect médical et scientifique au karaté. L'IKD a pour objectif de freiner la violence et le crime en donnant un bon encadrement à la jeunesse pour qu'elle puissent vivre socialement et émotionnellement une  vie saine. Maître Woon-A-Tai espère aussi que le karaté ait une influence sociale positive en donnant une stabilité et une structure au gens pour qui cet art est un mode de vie.

L'IKD utilise une approche traditionnelle et moderne pour offrir un haut niveau de karaté à tous ses membres et désire maintenir un degré d'excellence qui inspirera tous les pratiquants vers le perfectionnement du caractère et à l'adoption de valeurs profondes, tel le respect, l'honneur et la discipline.

L'IKD est une organisation démocratique avec une grande ouverture d'esprit et des techniques à la  hauteur des enseignements de Maître Woon-A-Tai.

L'ASSOCIATION DE KARATÉ JAPONAIS DU QUÉBEC

L'AKJQ (Association de Karaté Japonais du Québec) existe depuis 1977 et regroupe 17 dojos au Québec. Elle poursuit et respecte la tradition du karaté Shotokan créer par Maître Funakoshi. Tous les karatéka doivent adhérer aux valeurs fondamentales enseignées par Maître Funakoshi: ‹le dojo kun ›. Ce code de conduite est récité à la fin de chaque entraînement.

  • Recherche la perfection du caractère

  • Soi loyal

  • Surpasses toi

  • Respecte les autres

  • Abstiens toi de toute conduite violente

Affilié à l'International Karaté Daigaku (IKD), l'AKJQ est une corporation à but non lucratif. Chaque karatéka pratiquant est membre d'un dojo affilié à la corporation et possède un passeport sportif, dans lequel son dossier technique personnel est consigné. Sa gestion administrative repose sur un conseil d'administration de cinq membres élus alors que sa gestion technique repose sur un comité exécutif de cinq membres également élus. Tous les 3e dan et plus sont d'office membres du comités techniques.

L'AKJQ a un calendrier annuel. Elle a toujours trois stages provinciaux par année et plusieurs stages régionaux. Dans le cadre des stages provinciaux, elle invite toujours de karatékas de hauts niveaux. Elles organise chaque années une compétition provinciale pour les adultes et une pour les jeunes. Comme elle est membre de l'international Karaté Daigaku, chaque année elle envoie une équipe au championnat canadien.

Le tigre fut paint par Hoan Kosugi, le grand artiste Japonais, pour honorer Maître Funakoshi qui l'a utilisé sur la couverture de son premier livre pour symboliser la force et le courage. L'irrégularité du cercle indique qu'il fut probablement paint…

Le tigre fut paint par Hoan Kosugi, le grand artiste Japonais, pour honorer Maître Funakoshi qui l'a utilisé sur la couverture de son premier livre pour symboliser la force et le courage. L'irrégularité du cercle indique qu'il fut probablement paint avec un seul coup de pinceau. Les caractères près de la queue du tigre dénotent le nom de l'artiste.